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HOMÉLIES











                  Car nous vivons dans une dynamique où nous sommes constamment occupés, nous avons
                  toujours quelque chose à faire : lorsque nous sortons de la maison, nous avons mille activités
                  et, lorsque nous revenons à la maison, mille activités nous attendent encore. Alors, au milieu
                  de toutes ces activités, il pourrait être facile d’oublier quel sens à notre vie.

                  Mais lorsque, pour une raison ou une autre, la vie nous force à nous arrêter, à cause d’une
                  maladie ou parce que la maladie nous menace, comme nous l’avons maintes fois expérimenté
                  en cette période de pandémie de la Covid, il est peut-être bien de s’arrêter et de se poser l’une
                  ou l’autre de ces questions : quel sens a ma vie? Pourquoi est-ce que je vis? Je fais un travail qui
                  m’occupe énormément, cela a-t-il un sens?

                  Et cette remise en question pourrait même concerner certains aspects de notre vie en famille
                  parce que, pendant cette pandémie, nous avons été forcés à être tout le temps ensemble et
                  nous n’y étions pas habitués, nous n’y étions pas préparés. Cette cohabitation forcée a fait
                  ressortir en nous et entre nous certaines fragilités, elle a peut-être aussi fait ressortir des
                  blessures! Tant de pourquoi? Pourquoi?

                  La solitude du corps, la solitude du cœur, la solitude de l’esprit représentent différentes
                  facettes, différentes dimensions de la solitude qu’une personne peut expérimenter. La
                  solitude est une épreuve et elle l’est d’autant plus parce que nous n’avons pas été créés pour
                  rester seuls!

                  Dans le Genèse, dans le récit de la création, Dieu lui-même va dire : « Il n’est pas bon que
                  l’homme  soit  seul »!  Nous  ne  sommes  pas  faits  pour  être  seuls!  Nous  avons  été  créés,  je
                  le  répète,  pour  exister  en  tant  qu’individu,  corps  et  âme.  Nous  ne  sommes  vraiment  pas
                  faits pour rester seuls. Nous sommes faits en vue de la relation, nous avons été créés dans
                  l’ouverture à l’autre. Nous sommes faits pour être en relation.

                  Lorsque la solitude nous frappe, nous pensons pouvoir la fuir en nous réfugiant dans les
                  distractions, dans les divertissements, peut-être même dans l’alcool ou dans la drogue, en
                  imaginant qu’il est possible de fuir la solitude grâce à ces échappatoires. Mais la solitude est
                  toujours présente, elle demeure tapie dans l’ombre comme une menace. Et nous aurons beau
                  vouloir la fuir, la solitude nous rattrapera au tournant. Elle nous rattrape toujours.

                  Chacun et chacune d’entre nous, nous savons combien il est insupportable d’être confrontés
                  à la solitude.


                                                                                                    (suite)













                 Recueil de textes de Mgr Lépine du temps de confinement                                       220
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