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HOMÉLIES
Prenons le temps d’apprendre à prier. Apprenons à nous mettre simplement en silence
devant Dieu. Apprenons à demander à Dieu tout ce dont nous avons besoin, sans relâche.
Mais apprenons avant tout à tout quitter pour être en présence de Dieu, disponibles dans la
recherche de sa volonté et ouverts à sa grâce.
À cause du confinement, nous sommes littéralement restés sur pause. Mais la mission d'aimer
continue. La mission d'aimer ne s'arrête jamais. L'appel à aimer Dieu ne s'arrête jamais.
L'appel à s'aimer les uns les autres, en commençant par notre famille, ne s'arrête jamais. La
grâce de Dieu ne s'arrête jamais. Le service, l'esprit de service, ne s'arrête jamais. Donc la vie
continue. Car l'amour continue, le service continue. Est-ce toujours facile? Non, aimer est
exigeant, même si l'être humain est en soi un être de relation.
L'être humain a été créé comme individu à part entière, mais en même temps, il a été créé
comme ouverture à l'autre, il a été créé en vue de rencontrer l'autre, en vue de rencontrer
Dieu, mais aussi en vue de se rencontrer les uns les autres.
Depuis trois mois et demi, nous avons trouvé de nouvelles façons de communiquer, que ce
soit avec le téléphone ou en utilisant certains médias sociaux comme la radio ou la télévision
et ces derniers nous ont permis de maintenir un certain contact avec nos connaissances. Mais
nous savons que la technologie ne peut pas remplacer le contact direct.
Nous nous trouvons encore dans un temps d'épreuve. Rappelons-nous que nous ne sommes
pas seuls dans la traversée de ce temps d'épreuve. J'aime à penser, et j'y crois profondément,
que Dieu a continué à visiter toutes les personnes malades ou en fin de vie à l'hôpital ou dans
les résidences pour personnes âgées, parce que personne ne pouvait leur rendre visite en
personne.
La semaine dernière, dès que cela fut autorisé, j’ai été rendre visite à quelqu'un à l'hôpital.
Dans la même chambre, il y avait une dame qui était là depuis trois mois. Et personne n’avait
été lui rendre visite au cours de ces trois mois et elle pouvait finalement recevoir une
visite. Cette dame qui avait été seule, malade, sur son lit d'hôpital, avec des gens dévoués
autour d'elle mais sans le contact immédiat de sa famille, avait comme une forme de sérénité
étonnante dans le regard! Une forme de paix intérieure, un calme incroyable! Alors, en tant
en tant qu’homme de foi, cela m'a frappé et j’y ai vu le fruit de la grâce de Dieu. Elle avait été
isolée du reste de sa famille, coupée de sa famille, mais Dieu était avec elle.
(suite)
Recueil de textes de Mgr Lépine du temps de confinement 244