Page 101 - accompagnement_spirituel_archdiocese_de_montreal
P. 101
SOIN DE L’ÂME
Alors, j'attirerai votre attention sur un point. Un point en particulier.
C'est sur la question du blâme. Alors je nous inviterais, je nous encouragerais,
à ne pas nous laisser entraîner dans le blâme. Si les difficultés nous amènent
à blâmer quelqu'un, ou quelques-uns, c'est humain. Mais c'est également
important de ne pas se laisser entraîner dans cette idée de blâme. Parce que
nous sommes tous dans le même bain, à la grandeur de la planète. Ce n'est pas
à cause des Chinois. Pas plus que la grippe espagnole n'était à cause des
Espagnols, elle n'avait même pas commencé en Espagne, la grippe espagnole.
Alors donc, ce n'est pas la cause d'un peuple ou d'une race ou d'une culture
particulière. C'est une réalité biologique qui affecte l'humanité tout entière
actuellement, il faut être ensemble pour pouvoir l’affronter, s'entraider et y
faire face.
La question du blâme, en faisant des catégories de personnes, nous fait
oublier qu'on est ensemble dans le même bain. Et il ne faut pas oublier qu'on
est ensemble dans le même bain. Dès le début, on a beaucoup pensé aux per-
sonnes âgées par exemple et on les a placées un peu comme une catégorie à
part. On a dépassé ça! On a dépassé ça, on s'est centré sur ce qui était
important, le plus important, disons, c'était la question même de la santé et
des symptômes qu'on pouvait éprouver. On s'est habitué à avoir des mesures
qui nous donnent une certaine assurance, parce qu'on apprend que la distan-
ciation, le masque, se nettoyer les mains ça fonctionne.
Et actuellement, par exemple, on est un peu impatient devant certaines
réactions d'une certaine jeunesse, mais il ne faut pas oublier qu'on a été jeune,
nous aussi! Il ne faut pas oublier qu'on avait soif de vie et il ne faut pas oublier
que c'est aussi une difficulté, une peine pour les jeunes de passer à travers
cette pandémie. Ça l'est pour tout le monde, mais ça l'est aussi pour eux. Alors,
ne blâmons pas les jeunes. Aimons les jeunes. Accompagnons-les. Et
s'ils dépassent les règles de prudence, soyons patients, dialoguons, communi-
quons, faisons attention tous ensemble. Et ayons ensemble ce souci de ma-
nifester, d'exprimer qu'on est tous dans le même bain. Ils ont besoin de nous,
les jeunes ont besoin de tous, de la société, et la société a besoin des jeunes
aussi. On a besoin de leurs rêves, on a besoin de leur énergie.
(suite)
Recueil de textes de Mgr Lépine du temps de confinement 101