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HOMÉLIES
Même si nous nous sentons abandonnés, il est nécessaire de commencer à prier. Je te prie,
Seigneur! Je crie vers toi! Je te prie parce que, au fond de mon cœur, même si je ne parviens
plus à le ressentir, je sais que tu es là et que tu ne m’abandonnes pas.
N’hésitons à nous adresser à Jésus afin de lui présenter notre peine, afin de lui présenter cette
impression de nous sentir abandonnés de tous, car c’est ce que Jésus a fait en criant vers son
Père : « Pourquoi m’as-tu abandonné? ». C’est de cette manière que Jésus a présenté sa peine
à Dieu. À son exemple, continuons à prier Jésus pour lui présenter notre peine de nous sentir
abandonnés, d’être isolés, de nous sentir isolés.
Et ouvrons nos horizons, en pensant et en priant pour tous ceux et celles qui sont isolés, qui
se sentent isolés. En implorant Dieu de couvrir l’humanité de sa miséricorde, demandons-lui
également de venir poser comme un baume dans nos cœurs et de nous apporter réconfort et
consolation.
Donc, en ce jour du Vendredi Saint, prenons un temps pour être seuls devant Jésus, pour
rester seuls devant Jésus qui lui-même est seul sur la croix.
En même temps, nous pourrons porter l’humanité dans notre prière, particulièrement en ce
temps de pandémie, en lui confiant ceux et celles qui souffrent, ceux et celles qui se sentent
isolés. En faisant de même, nous remettons notre vie entre les mains de Dieu, entre les mains
de Jésus Christ car Jésus Christ ne nous abandonne jamais.
Nous vivons une période étrange où, d’une façon qui peut nous sembler contradictoire ou
étonnante, on se retrouve dans un état d’isolement que nous n’avons en rien recherché. On
se doit de respecter la distanciation physique qui est requise et c’est très important de le faire
pour prévenir toute contagion. Mais en même temps, tout en cherchant à prévenir toute
contagion, on aimerait plus que jamais se rapprocher les uns les autres. C’est probablement
un des biens les plus précieux qui pourra émerger de cette épreuve que nous traversons
actuellement. En cette période de confinement, alors que nous étions poussés dans nos
retranchements et que nous étions obligés à respecter une certaine distanciation physique,
nous avons travaillé fort pour renouveler nos moyens de communication, probablement
sans nous en rendre compte, nous y travaillons encore et nous voulons continuer à y
travailler sans cesse, afin de trouver d’autres façons de tendre la main envers nos prochains
et pas uniquement au sens physique.
(suite)
Recueil de textes de Mgr Lépine du temps de confinement 118