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SOIN DE L’ÂME








                                        Capsule n  38 – mercredi 22 avril 2020
                                                    o

                                                  « La vertu de la solitude »




                         Chers frères, chères sœurs,

                            La vertu de la solitude.

                            La solitude comme isolement est une épreuve, une douleur. On parle de
                         distanciation physique, mais en fait, on peut être dans un métro bondé, un
                         autobus bondé, et être seul, se sentir isolé. Cela peut arriver aussi dans sa
                         famille,  dans  des  moments  d'incompréhensions,  de  malentendus,  qu'on  se
                         sente isolé, mis de côté. Mais il y a aussi bien sûr la solitude qui peut arriver
                         lorsqu'on a perdu ses parents, ou qu'on a perdu ses frères et sœurs, ou qu'on se
                         retrouve à domicile en vivant seul.
                            Mais qu'est-ce qu'on peut apprendre à travers la solitude? Comment vivre
                         la solitude d'une façon qui peut être une force pour notre existence? Et ce
                         temps de solitude qui nous est imposé par le confinement, comment peut-il
                         devenir une occasion de croissance personnelle?
                            Je me permets de vous proposer deux avenues.
                            Une avenue, c'est de prendre conscience de la signification de la solitude
                         et de la douleur qui accompagne la solitude. Dieu lui-même va dire dans la
                         Genèse : « Il n'est pas bon que l'homme soit seul. » Donc, la solitude est une
                         réalité, mais une réalité qui a besoin d'être dépassée, qui a besoin d'être trans-
                         formée, qui a besoin de s'ouvrir.

                            Et une des premières prises de conscience qu'on peut faire avec l'expé-
                         rience de la solitude, c'est que le monde ne suffit pas. On pourrait avoir tout
                         dans la vie, tous les biens matériels, toutes les richesses, toute la santé. Mais le
                         monde ne suffit pas. On est fait pour plus que le monde. On est dans le monde,
                         mais on est fait pour plus que le monde. Il y a en nous une soif d'infini, une soif
                         d'absolu. Et notre solitude, c'est une occasion de prendre conscience de la soif
                         d'absolu, de la soif de Dieu qui nous habite.

                                                                                             (suite)


















                 Recueil de textes de Mgr Lépine du temps de confinement                                       50
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