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HOMÉLIES
De nombreuses autres peines peuvent s’immiscer dans notre vie quotidienne, chacune
d’entre elles pouvant être directement liées à cet épisode de pandémie auquel nous sommes
confrontés.
Est-il possible d’aller de l’avant, est-il possible de ressentir cette peine en nous et, en même
temps, de demeurer dans l’espérance?
Dans l’évangile, lorsqu’on voit Jésus comment Jésus se comporte, on comprend qu’au fond
de lui, il sait qui il est. Il affirme clairement qu’il est le Seigneur. Il est le Seigneur qui est la vie,
il est le Seigneur qui donne la vie, il est la résurrection et la vie.
Et pourtant, lorsqu’il se rend au tombeau de son ami Lazare, il est dans la peine. Il est dans la
peine et il pleure parce que, lorsqu’il a choisi de prendre la condition humaine, il s’est fait
vraiment proche de notre humanité! Il ne plane pas loin au-dessus de notre humanité, il se
fait proche de notre humanité. Et aujourd’hui encore, il veut se faire proche de chacune de
nos peines.
Quelle que soit la peine que vous traversez, n’hésitez jamais à la présenter au Seigneur qui
désire vraiment se faire proche de nos peines. Lorsque Jésus vivait en Palestine, il n’a pas
refusé de ressentir la peine, il a voulu comprendre et expérimenter ce que représente la peine
afin de se faire proche de nos peurs et de nos peines.
En effet, le Père aurait pu éviter à son fils de ressentir de la peine, il aurait pu se dire qu’il
allait « de toute façon le ressusciter, donc Jésus n’aurait pas eu besoin de ressentir aucune
espèce de peine en sachant ce qui s’en venait ». Mais non, il n’en a pas été ainsi. Il n’y a aucun
doute que la peine que nous ressentons est réelle, la peine qui habite notre cœur, notre âme,
notre corps et notre esprit est bien présente. Cette peine est réelle et elle nous touche au
plus profond. Actuellement, nous sommes plongés dans une peine réelle, quelle qu’en soit la
forme qui se manifeste à nous. Et Jésus désire plus que jamais se faire proche de nous et de
notre peine.
Mais en même temps, nous devons garder espoir car cette peine qui nous habite n’aura pas le
dernier mot.
Lorsqu’on est dans la peine, on a l’impression que c’est elle qui aura le dernier mot. Lorsqu’on
est dans l’incertitude on a l’impression que l’insécurité aura le dernier mot. Lorsque l’on fait
(suite)
Recueil de textes de Mgr Lépine du temps de confinement 112