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HOMÉLIES






                                         24. Homélie – Dimanche, 7 juin 2020


                                      Sainte Trinité — Année A (homélie bilingue) Jn 3, 16-18

                                       Quelque chose d’inédit est entré dans nos vies.




                  Depuis le début de la pandémie il y a bientôt 3 mois, quelque chose d'inédit est entré dans nos
                  vies.

                  Souvent, dans le passé, lorsque nous entendions parler de la mort, nous nous sentions peu
                  concernés car il s’agissait le plus souvent de la mort d'une autre personne, cela concernait
                  la mort des autres. Et même si nous savions que la mort pouvait survenir à n'importe quel
                  moment, nous pensions d’une manière ingénue que, d'une façon ou d’une autre, nous en
                  serions protégés!

                  Avec l’arrivée de la pandémie, l’angle d'approche a évolué. La question de la mort n’est plus
                  directement liée à celle de la mort des autres, mais elle nous concerne personnellement, car
                  il est désormais question de ma propre mort. Et il ne s’agit pas uniquement de parler de la
                  mort des autres, du nombre de personnes décédées à cause de la Covid ou à cause d’une autre
                  maladie. Parler de la Covid nous renvoie automatiquement à considérer la mort en général,
                  mais elle nous oblige à considérer la possibilité de notre propre mort.

                  De tous temps, la mort a fait partie de l’existence et mourir était toujours une éventualité à
                  considérer mais, d’une façon ou d’une autre, nous pouvions la tenir à distance. Au
                  contraire, aujourd’hui, la réalité de la Covid fait en sorte qu’il nous est difficile de garder la
                  mort à distance. Nous devons envisager la possibilité de la mort d’une façon plus immédiate,
                  plus ressentie, plus concrète.

                  En outre, pendant cette période de pandémie, les médias parlent sans cesse des questions
                  liées à la Covid, et ces réalités nous rappellent chaque jour que, d’une manière ou d’une autre,
                  nous devons faire face à la possibilité de la mort.


                  Dans  un  tel  contexte,  comment  nous  comporter?  Lorsque  nous  nous  trouvons  devant  la
                  mort, devant la perspective de notre propre mort, alors que nous nous demandons ce que
                  nous allons devenir? Comment se situer devant la mort, s’il n’est plus possible de la
                  garder à distance, parce que la mort se rapproche de chacun d’entre nous, d’une façon
                  plus personnelle? Nous devons effectivement constater que nous sommes plus que jamais
                  confrontés à la question de la mort. Et il n’est pas possible d’y échapper.

                                                                                                    (suite)












                 Recueil de textes de Mgr Lépine du temps de confinement                                       204
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