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HOMÉLIES











                  D’un côté, certaines personnes considèrent que la vie est un chemin : la vie a commencé à
                  un moment donné, au moment de ma naissance, elle se terminera au moment de ma mort
                  et il n'y aura plus rien après la mort. Pour d’autres personnes encore, pour les croyants, la
                  vie a commencé à la naissance, mais elle ne s'achèvera pas avec la mort. Ces deux options se
                  présentent à nous et nous sommes obligés de choisir! Et le choix que nous devons poser nous
                  renvoie automatiquement à la question de la foi.

                  De nombreuses questions peuvent nous venir à l’esprit et elles nous incitent à réfléchir au
                  sens de notre propre vie: Quels sont les éléments qui me permettent de voir dans la mort un
                  passage vers la vie éternelle? Est-ce que la mort est la fin de ma vie? Est-ce que la mort est la
                  fin de mon espérance? Est-ce que la mort est la fin de mes projets? Est-ce que, à mes yeux, la
                  mort représente la fin de toute chose? Est-ce que la mort d'un être cher représente automati-
                  quement la fin de ma relation avec cette personne?

                  En fin de compte, est-ce que la mort aura le dernier mot sur la vie, sur l'amour, sur ma vie, sur
                  notre vie? Est-ce que la mort aura vraiment le dernier mot ou la mort est-elle juste un passage?

                  La façon dont nous répondrons à ces nombreuses questions nous donnera une indication sur
                  la manière dont nous envisageons la vie, sur la manière de considérer la vie qui peut varier
                  selon la pensée de chaque personne.

                  En bout de ligne, si nous considérons que la mort a le dernier mot sur la vie, nous serons peut-
                  être capables de trouver des raisons de vivre quand tout va bien. Parce que, quand tout va
                  bien, nous réussissons à trouver des raisons d'aimer! Mais quand ça va mal, pour une raison
                  ou pour une autre, pourquoi devrions-nous continuer à trouver des raisons pour continuer
                  à vivre? Pourquoi vouloir continuer à vivre? Pourquoi vouloir continuer à aimer alors que
                  cela nous paraît impossible? Quand tout va bien, nous avons le goût de vivre! Mais quand les
                  choses vont mal, ou quand nous avons parfois l’impression que tout va mal dans notre vie,
                  pourquoi continuer à nous battre, pourquoi continuer à vivre?

                  La plupart des personnes considèrent que la question de la mort est une réalité dont il sera
                  toujours temps de s'occuper plus tard. Il s’agit d’une question à laquelle nous pourrons
                  penser dans le futur. Aujourd'hui, nous sommes occupés à vivre et nous penserons à la mort
                  quand viendra le temps d’y penser! Mais la Covid nous rappelle que nous ne pouvons reporter
                  cette question à un demain incertain! Il n’est plus possible d’attendre et de repousser la
                  question au lendemain. Il est plus que temps de penser maintenant à notre mort. Il est urgent
                  d’y penser.

                                                                                                    (suite)











                 Recueil de textes de Mgr Lépine du temps de confinement                                       205
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