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HOMÉLIES
Comme l'agriculteur, le laboureur va labourer sa terre, il va préparer sa terre; même si elle est
rocailleuse, il va la préparer à recevoir la semence. Donc, Dieu fait plus que semer la Parole,
qui est Jésus. Jésus fait plus que donner sa Parole, il fait plus que semer sa Parole dans ce qui
serait la bonne terre, dans ce qui serait les cœurs déjà prêts à le recevoir. Il prépare la terre, il
prépare les cœurs. Il nous prépare à le recevoir.
Il se donne à nous, lorsque nous sommes prêts à le recevoir, mais il se donne à nous également
lorsque nous ne le sommes pas parce que, dans les faits, c’est lui qui se donne à nous pour
nous préparer à le recevoir. C'est lui qui vient labourer notre cœur, c'est lui qui vient ouvrir
notre cœur à sa Parole.
Donc, si nous avons peur de nous être éloignés de Dieu ou de l'avoir négligé pendant de trop
nombreuses années, pendant une longue période, et si nous nous disons en notre for
intérieur qu’il est trop tard pour revenir à Lui, rappelons-nous qu’il n'est jamais trop tard!
Une autre peur que l'on pourrait expérimenter est la peur de ce que Dieu pourrait nous
demander. On désire Dieu, bien sûr! On veut prier, bien sûr, mais on espère qu'Il ne nous
demandera pas certaines choses! Oui, on voudrait que Dieu soit présent dans notre vie mais,
en même temps, on voudrait le garder à une certaine distance.
Vous connaissez l'expression qui dit qu’il n'y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas
entendre! Parfois, il y a certaines choses que l'on serait prêt à entendre de la part de Dieu,
mais il y a aussi d’autres choses pour lesquelles on ne se sent pas pas vraiment prêt. Parce
que, souvent, dans les faits, ce n’est pas blanc ou noir, ce n'est pas tout ou rien.
Nous aimons entendre parler de certaines choses. Par exemple, nous aimons entendre parler
de la miséricorde, et en particulier de la miséricorde de Dieu! Peut-être aimons-nous aussi
entendre parler de son pardon? Certainement, nous aimons entendre parler de son pardon!
Mais, d’un autre côté, nous aimons moins entendre parler des commandements de Dieu,
comme nous aimons moins entendre parler de l'appel à pardonner nous-mêmes. S'il s'agit
du pardon que Dieu nous donne, cela nous intéresse peut-être. Mais s'il nous est demandé de
pardonner, nous sommes moins enclins à pardonner, nous n’avons aucune hâte à entendre
parler de cette exigence du pardon, de cet appel au pardon qui est exigence! Le pardon, c'est
comme un sur-don! C'est comme donner deux fois. Et nous ne sommes probablement pas
prêts à aller jusque-là.
(suite)
Recueil de textes de Mgr Lépine du temps de confinement 257